Dimanche. Seule journée de congé de la semaine. Et devinez quoi? Bien que récalcitrante à passer ma seule journée libre de la semaine à m’asseoir, je me suis inscrite à Présence Méditation, un studio de méditation dans le Mile-end, où je vais de façon régulière pratiquer mon sens de l’observation de moi-même, hehe. :) Chaleureusement accueillie par le professeur, il nous a introduit un peu au programme de la journée, 5 heures de pleine conscience, dont une heure pour dîner. La dernière heure serait une méditation Maîtri, une pratique qui ouvre le coeur.
Je me suis donc pointée au studio, un peu la semaine dans le corps, légèrement nerveuse à l’idée de m’asseoir aussi longtemps pour méditer car je crois que le plus longtemps que j’ai pratiqué, à date, c’est 1 heure… J’ai alors choisi mes coussins, je me suis étirée un peu, et j’ai assis mes deux fessiers sur le beau coussin rouge et jaune. S’asseoir est un art en méditation. Il faut se sentir vraiment confortable au max…Donc, les genoux plus bas que les hanches, la tête bien centrée avec la colonne, les épaules relaxes, je crois que l’assise doit être “sweet”, douce. Bien supportée avec d’autres coussins en dessous de mes cuisses, me voici comme un petit chat, perdu dans les coussins, confortable, prête.
C’est alors qu’il fait appel a son bol magique pour faire ce son si particulier qui initie le début du voyage.
Et je ferme les yeux.
Au début du voyage, la première heure, je crois que j’ai lutté, comme jamais, avec mon cerveau. Sur le ring, il y avait moi et mes pensées. Un coup je pense à la liste de choses à faire, ensuite je pense à la belle photo inspirante d’instagram, ensuite mes pensées vont vers quelqu’un spécial dans mon coeur, pour revenir à ce que je vais manger ce midi, je soupire alors d’exaspération. Je me rappelle où je suis et que je dois observer mon souffle sinon à quoi bon tout ceci, ahhhhh, dans quoi je me suis embarquée!!!! ( tiens une autre pensée)…. C’est ainsi durant au moins les premières soixante minutes. C’était une soudaine prise de conscience du trafic constant sur l’autoroute de mon cerveau. Je me suis souvenue par la suite, que tout ce que j’avais à faire en fait, c’était de revenir à ma respiration simplement. Donc, constamment, je reposais mon focus sur le léger son du souffle de mon guide et le mien, j’étais alors capable de faire la différence entre mes pensées et le ressenti de ma respiration. Il y avait maintenant deux entités, une qui observait la respiration et l’autre qui était comme une balle de pingpong de pensées. Et plus je dirigeais mon focus sur la respiration, plus celle-ci devenait profonde, légère dans mon ventre. La tension sur mon visage se dissipait, je sentais mon front relaxer enfin, les muscles de mes yeux s’assouplir. Comme une danse constante entre mes pensées et la redirection de mon attention, comme des vagues; la danse de la mer.
Durant un moment, dont j’ignore la durée, je me suis sentie plongée au plus profond de mon coeur. Un sentiment très difficile à décrire, un peu comme une chute libre vers l’intérieur, ressentir les battements de son coeur plus intensément. Je suis devenue de plus en plus consciente de mon corps, une nouvelles sensibilité avait pris naissance, mes mains étaient si lourdes qu’on dirait qu’elles flottaient. Et puis, dans le silence, j’ai entendu une voix qui murmurait “ deviens amie avec ton souffle” . C’était doux murmure. C’était une présence bienveillante, une chaleur, un baume. J’ai voulu m’agripper à cet instant, cependant, très rapidement j’ai pensé. Il me fallait revenir encore aux inspirations et expirations. Respirer. Relaxer. Ressentir. Observer. Permettre. Une journée complète. Avec le coeur en expansion à des km à la ronde. Un ventre heureux de respirer. Des larmes de relâchement. Inspire. Expire. Ahhhhh. Gratitude.
La méditation est devenue pour moi un moyen de reconnecter avec mon coeur. Il y a tant à dire, à vivre, à aimer, à guérir. Je ne suis qu’au début de ma quête, au début de ce long voyage, mais ça me fait tellement grandir que je ne peux garder le silence sur le sujet. J’ai envie de vous le partager, peut-être qu’on peut s’aider à voyager?
Voilà que le son signifiant la fin de la méditation sonne. J’ouvre les yeux.
Carolina Alegria
Photo by Jama Media