C’est dimanche matin… on peut entendre les oiseaux chanter, la fenêtre ouverte, le lilas en floraison parfume ma chambre d’où je vous écris.
Ça fait tellement du bien voir tout en fleurs... de ressentir l’énergie du printemps s’installer et illuminer les journées. Cette saison si fugace mais remplie de magie qui éveille en nous la sensation d’une énergie des possibilités infinies. Comme une étoile filante, il n’en tient qu’à nous à bien observer afin de s’émerveiller et à l’attraper au vol.
Marcher à travers les bois, savourer la lumière chaude d’une fin de journée, humer l’odeur de la terre encore humide par une pluie de printemps.
Voir les fleurs blanchir un parterre de verdure naissante et s’en délecter les yeux.
Un bain de forêt au printemps est tellement bon pour s’enraciner dans le moment présent.
Tous les sens sont à l’affût..la vue, l’odorat, l'ouïe, le toucher et parfois même le goûter….
C’est d’ailleurs pour cela que je vous écris, afin de vous présenter une plante trouvée dans la nature à ce moment-ci de l’année qui nous émerveille par sa présence et qui attire notre regard.
Elle est appelée Trille blanc ou Trille à grande fleur, trille grandiflore.
C’est une des fleurs les plus hâtives fleurissant du mois d’avril à mai… C’est une plante indigène, ce qui veut dire qu’elle n’a pas besoin de la main de l’homme pour se développer, elle existait déjà d’elle même, c’est une plante sauvage, qui pousse naturellement là où elle elle se trouve et qui se développe sans l’aide de l’homme.
Elle a une tige unique d’une hauteur de 20 à 45 cm. Ses feuilles sont au nombre de 3 de forme rhomboïdes-ovales, se terminant en pointe et étant rassemblées au sommet de la tige. Sa fleur, car c’est une fleur unique, est grande de 5cm à 10cm de diamètre, formée par 3 pétales légèrement ondulés, et 3 sépales verts. Elle est particulièrement abondante à Montréal et dans l’Outaouais, elle grandit aux pieds des érables à caryer.
C’est une plante vivace qui grâce à son rhizome accumule assez d'énergie et réserve de nutriments sous la terre, afin de revenir l’année d’après. Une plante dont la fleur peut prendre jusqu’à 10 ans à fleurir, passant à travers 15 stades de développement. Donc ça prend du temps pour qu’elle vienne en fleur… La floraison et la fructification requiert une bonne partie de ses réserves gardées dans son rhizome, ayant fleuri une année, l’année suivante elle ne fleurira peut-être pas. C’est aussi une des raisons de ne pas y toucher :)
Cette espèce est l’emblème floral de l’Ontario depuis 1937. C’est une plante qui est en péril au Québec, même si vous en voyez tout plein sur les parterres de la forêt au printemps. Elle est menacée par le broutage du cerf de Virginie, les coupes forestières, les aménagements favorisant le développement urbain et agricole. Elle est protégée par la loi depuis 2005 et donc interdite à la cueillette. Pas touche !! haha.
Bon dimanche, bonne randonnée.